La cicatrice


Auteur : Hélène Hamel
Genre littéraire : Littérature Contemporaine
Année de parution : 2017
Éditeur : Guy Saint-Jean
ISBN : 978-2897583118
Nombre de pages : 440 pages

Florence, une femme dans la quarantaine, vit des moments difficiles: en plus d’un divorce et une carrière avortée comme chef cuisinière, elle se voit contrainte de participer à une transaction douteuse en espérant ainsi aider un de ses fils enlisé dans la drogue. Mais l’affaire tourne mal… Honteuse, terrorisée, déchirée à l’idée d’abandonner ses adolescents, elle choisit tout de même la fuite, incapable d’affronter la peur et cette succession d’échecs.
Son échappée la mène dans les Caraïbes où Florence devient Laurie, une femme anonyme, sans histoire ni racines. Elle travaille comme cuisinière sur des bateaux privés, à la recherche de son essence, tout en esquivant la réalité. L’angoisse d’être retrouvée ne la quitte jamais, pas plus que les remords d’avoir laissé ses fils sans mère.
Trois ans plus tard, elle s’installe en Nouvelle-Angleterre, charmée par un homme qui l’encourage à ouvrir son propre restaurant. Au moment où son rêve devient enfin réalité, l’inévitable surgit: le passé rattrape le présent. D’un coup, la résiliente Laurie ne peut plus nier ses fils, sa famille et ses amis restés au pays. Pourra-t-elle concilier la femme qu’elle était à celle qu’elle est devenue? Ses proches lui pardonneront-ils cette incartade? Retrouvera-t-elle enfin une certaine paix d’esprit?

Il y a des blessures qui laissent des cicatrices visibles à l'œil et d'autres qui touchent l'âme. Et parfois, la seule façon de supporter la douleur, c'est de tenter de la fuir!

Florence, qui habite à Québec, est mère de deux grands garçons, maintenant adultes. Entrepreneure et célibataire, sa vie est entièrement consacrée à ses enfants et son travail. Hugo, l'aîné, a tendance à enchaîner bêtise par-dessus bêtise. Toxicomane et vendeur de drogues, celui-ci alterne entre la prison et la liberté. Mais lors de son dernier séjour, Florence l'avertit : c'est la dernière fois qu'elle vient le voir. S'il récidive à sa sortie, elle prendra ses distances et il devra se débrouiller seul. De plus, Yannick, le cadet de la famille semble parti pour suivre les traces de son frère.

Mais voilà, Hugo recommence... et Florence se retrouve avec un groupe de motards qui la menace de s'en prendre à elle si elle ne rembourse pas la dette de son fils : J'étais épuisée. J'étais essoufflée. Je voulais que ça cesse. J'avais peur pour Hugo. J'avais peur pour moi. Il fallait que je disparaisse.

Alors voilà, Florence ne laissera que deux lettres. Une pour chacun de ses fils. Elle prend également arrangements avec un notaire afin de laisser la chance à ses deux fils de reprendre leur vie en main. Il n'en tient qu'à eux maintenant de choisir leur vie. Florence quitte donc le Québec! Elle disparaît et sera remplacée par Laurie.

Cette Laurie a des rêves. Elle veut devenir chef et fera son petit bout de chemin dans les îles des Caraïbes. Mais les circonstances feront qu'elle devra quitter un bel emploi dans les Antilles. Elle devra encore fuir, elle ne voit pas d'autres solutions, car il est hors de question que Florence revienne à la vie. La voilà plus au nord. Elle fera un arrêt au Massachusetts. Elle rencontre Thomas et avec lui, ses rêves deviennent réalité. Jusqu'au jour où Burges, la mère de la petite Emma, vient la rencontrer au restaurant. Elle est venue voir Florence...

Tout au long du périple de Florence, nous ressentons sa culpabilité, ses peurs, sa détresse, mais aussi sa solitude. Elle est à la fois juge, jury et accusée. À aucun moment, il ne viendrait à l'idée de Florence d'être un peu plus indulgente envers elle-même. À plusieurs reprises, elle fuit, car elle a peur de ressentir des émotions, peur de s'attacher : Ici, le risque émotif était beaucoup plus menaçant. Heureusement, un jour elle trouvera la force d'affronter ses peurs et de prendre des risques!

L'intrigue tourne autour de la gastronomie. La description des plats cuisinés est tout à fait incroyable et donne l'eau à la bouche. Un petit conseil, ne lisez pas ce bouquin lorsque votre estomac crie famine sinon c'est de la vraie torture!

Le seul bémol que je pourrais mentionner, c'est qu'à deux ou trois reprises, j'ai ressenti une légère confusion entre le passé et le présent de Florence lorsqu'elle se perd dans ses pensées, mais à la fin, l'on finit toujours par s'y retrouver.

Sinon le rythme et le style de l'auteure nous permettent de facilement nous identifier à son personnage. Les émotions sont décrites avec réalisme. Un récit qui m'a émue aux larmes et une fin surprenante... je suis bien heureuse de constater que pour ce premier roman, l'auteure n'est pas tombée dans le piège des « happy ends » prévisible!

La fin de quelque chose est toujours le début d'une autre!

Ma note : 4.5/5

Je tiens à remercier chaleureusement la maison d'édition Guy Saint-Jean pour la découverte de cette nouvelle auteure!


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